SOUVENIR D'ENFANCE (Exemple 2)


       

       C’était quand j’avais neuf ans, mon père et moi avions appris que ma mère avait un cancer à l’estomac.

       Au début, je n’avais pas compris, et puis ma mère m’a expliqué qu’elle devait aller à la clinique, pour se faire retirer un microbe.

         J’allais la voir tous les jours à la clinique, je faisais mes devoirs là-bas, je lui racontais ma journée, puis je rentrais avec mon père. Un jour, elle s’est fait opérer, cela a été dur pour elle. Ma mère était très fatiguée mais notre présence l’aidait à surmonter sa douleur. Elle resta assez longtemps puis, un jour, on rentra à la maison.

         J’étais heureuse !

         Mais, environ un mois plus tard, les médecins ont découvert que son cancer était revenu. Ma mère dut retourner à la clinique. Elle s’est refait opérer. Cela n’a pas marché, les médecins n’ont pas réussi à tout retirer.

         Un jour, je suis arrivée à la clinique pour la voir, et j’ai été très étonnée de voir tout le monde qui se mouvait devant sa chambre. Il y avait des gens que j’avais dû voir une fois dans ma vie, ma famille, et des amis. Je suis allée voir ma mère dans la chambre, elle était très mal en point, elle n’arrivait plus à parler, ni à bouger, car elle était trop faible, c’était horrible, les larmes me montaient aux yeux et commencèrent à couler. Ma grand-mère me dit de sortir, et me fit comprendre qu’il ne fallait pas pleurer devant elle.

         C’est là que j’ai vu mon père contre le mur, qui pleurait. C’était la première fois que je le voyais en train de verser des larmes. Mon père m’a dit que, ce soir-là, j’irais dormir chez mon oncle, car lui restait à la clinique.

Le lendemain matin, ma tante me réveilla. Elle avait les larmes aux yeux, elle me dit que mon père voulait me parler, il était au téléphone.

         Je répondis, il avait une voix douce et sanglotante, mon cœur battait très fort, quand il prononça la phrase qui me fit éclater en sanglots : « Dorothée, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c’est que ta mère ne souffre plus ; et la mauvaise, c’est qu’on ne la reverra plus, car elle est avec les anges. »

         J’ai eu du mal à m’y faire, mais je n’ai pas eu le choix, comme beaucoup d’autres.

Enregistrer un commentaire

0 Commentaires