Au
début, je n’avais pas compris, et puis ma mère m’a expliqué qu’elle devait
aller à la clinique, pour se faire retirer un microbe.
J’allais la voir tous les jours à la clinique, je faisais mes devoirs là-bas,
je lui racontais ma journée, puis je rentrais avec mon père. Un jour, elle
s’est fait opérer, cela a été dur pour elle. Ma mère était très fatiguée mais
notre présence l’aidait à surmonter sa douleur. Elle resta assez longtemps
puis, un jour, on rentra à la maison.
J’étais heureuse !
Mais, environ un mois plus tard, les médecins ont découvert que son cancer
était revenu. Ma mère dut retourner à la clinique. Elle s’est refait opérer.
Cela n’a pas marché, les médecins n’ont pas réussi à tout retirer.
Un jour, je suis arrivée à la clinique pour la voir, et j’ai été très étonnée
de voir tout le monde qui se mouvait devant sa chambre. Il y avait des gens que
j’avais dû voir une fois dans ma vie, ma famille, et des amis. Je suis allée
voir ma mère dans la chambre, elle était très mal en point, elle n’arrivait
plus à parler, ni à bouger, car elle était trop faible, c’était horrible, les
larmes me montaient aux yeux et commencèrent à couler. Ma grand-mère me dit de
sortir, et me fit comprendre qu’il ne fallait pas pleurer devant elle.
C’est là que j’ai vu mon père contre le mur, qui pleurait. C’était la première
fois que je le voyais en train de verser des larmes. Mon père m’a dit que, ce
soir-là, j’irais dormir chez mon oncle, car lui restait à la clinique.
Le lendemain matin, ma tante me réveilla. Elle
avait les larmes aux yeux, elle me dit que mon père voulait me parler, il était
au téléphone.
Je répondis, il avait une voix douce et sanglotante, mon cœur battait très
fort, quand il prononça la phrase qui me fit éclater en sanglots : « Dorothée,
j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c’est que ta mère ne souffre
plus ; et la mauvaise, c’est qu’on ne la reverra plus, car elle est avec les
anges. »
J’ai eu du mal à m’y faire, mais je n’ai pas eu le choix, comme beaucoup
d’autres.
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